lLES DERNIERES NOUVELLES DE LA PECHE SUR LA SUIR

Les dernières nouvelles de la pêche en irlande 2018.

Consulter  ici les NEWS précédentes: Novembre 2016Mai-Juin 2017, Novembre 2017,

NEWS DE LA SUIR OCTOBRE 2018

 

panoramique suir


NEWS Octobre2018:   Bilan de la Saison Truite-Saumon en 2018 sur la SUIR

 

   Tout comme la plupart des rivières norvégiennes, écossaises, islandaises, russes et canadiennes, la rivière SUIR n’a pas non plus été épargnée cette année par la sécheresse inhabituelle qui a sévit sur pratiquement tout l’hémisphère nord du début-mai jusqu’à la fin-septembre, date de la fermeture de la pêche de la truite et du saumon sur cette rivière en Irlande.

  En effet, ayant été victime de l’influence néfaste de 8 tempêtes successives pendant l’hiver et le printemps et ayant eu ensuite à subir une très longue période de rare canicule, l’Irlande a battu en 2018 tous ses records météorologiques :

*Record de froid cet hiver avec de longues périodes de gelées et 2 chutes de neige importantes (du jamais vu depuis 40 ans que j’y vis !).

*Record de précipitations tout au long du printemps avec une rivière pratiquement en crue de la mi-septembre à la fin-avril. 

*Record de chaleur pendant tout l’été, avant une température diurne atteignant parfois 32°C pendant plusieurs semaines dans le centre de l’île.

  De mémoire de pêcheur, les conditions de pêche pour la truite et le saumon sur la Suir du début-juin à la fin-septembre n’ont jamais été aussi difficiles ni aussi frustrantes depuis que j’ai le privilège de pêcher cette superbe rivière. Le manque d’eau et la diminution graduelle du taux d’oxygène ont directement affecté le comportement et le bien être des truites autochtones mais aussi ceux des nombreux poissons migrateurs qui visitent chaque année cette rivière (saumons, truites de mer, aloses feintes, lamproies).

 Ces conditions de pêche défavorables au possible expliquent aisément que les résultats de mes clients et ceux des pêcheurs locaux ont été de ce fait nettement plus modestes qu’à l’accoutumée.

 La Suir n’a pas été le seul cours d’eau à souffrir de ces conditions climatiques inhabituelles. Toutes les rivières et tous les lacs du pays ont été affectés, à tel point qu’au plus fort de la sécheresse, les Pêcheries Irlandaises (Irish Fishery Board) ont même considéré pour un temps de fermer la pêche sur tous les cours d’eau et plans d’eau de l’île…

Pêche Truite :

  Le début de saison avait pourtant plutôt bien commencé. En effet, malgré les eaux déjà basses et encore froides, les pêcheurs adeptes de la pêche en mouche noyée et de la nymphe au fil réussirent à sortir leurs épingles du jeu. Seules « les heures chaudes de la journée » en début d’après-midi (entre 13h et 16h) furent le témoin d’une activité de surface intéressante qui permit aux moucheurs présents de sortir leurs Grandes olives sombres (Dark Olive), leurs Brunes de mars (March Brown), et leurs Ephémères bleu de fer (Iron Blue Dun) de leurs multiples boites à mouches.

 Enfin, début-juin, une petite crue tant attendue a positivement changé les conditions de pêche au grand bonheur de ceux qui avaient choisi cette période pour leur séjour de pêche irlandais. Les grosses truites jusqu’alors calées dans les profonds sortirent plus fréquemment de leurs caches pour se nourrir tardivement sur les éclosions chaque jours plus importantes d’Olives à Bleues (BWO) de Caenis (Fisherman curse) et de plusieurs espèces de Phryganes (Great red sedge et Black caperer). Néanmoins, les eaux basses et encore froides (max 14°C) firent que la fréquence et la qualité des fameux « coups du soir » de la Suir furent en fin de compte assez souvent décevants.

 La fin-juin et les mois de juillet et d’août donnèrent de bons résultats pour les « lèvent tôt » et les « couchent tard » car dès que fois le soleil était sur la rivière, les éclosions cessèrent et les truites redescendirent dans leurs cachettes sous les herbiers ou dans les fosses profondes. Pendant le reste de la journée, seules les pêches à fond (nymphes très plombées, cuillers, rapalas, toc etc.) permirent d’obtenir quelques résultats.

  Conclusion: Mis à part le mois de septembre pendant lequel la pêche de la truite dans la journée redonna de bons résultats, la pêche en sèche fut généralement limitée dans le temps (première heures de la journée et coup du soir après le coucher du soleil) pratiquement tout au long de la saison. La pêche à la truite sous toutes ses formes autorisées permit néanmoins aux « saumoniers » frustrés par le manque d’eau et le nombre très limité de poissons mordeurs dans les pools de retrouver le plaisir de traquer à nouveau les superbes farios sauvages de la SUIR

                                                                                                                                      Pêche Saumon :

  2018 restera, pour tous les pêcheurs de saumon locaux ou de passage, une année à oublier le plus rapidement possible. Tout au long de ma saison de pêche (1er mai - 30 septembre), seules 5 ou 6 semaines furent vraiment favorables à la recherche de ce poisson et, comme partout ailleurs, les prises effectuées pendant les « périodes creuses » furent en forte baisse par rapport à la norme annuelle.

  Et pourtant, tout comme pour la pêche à la truite, « l’enfant se présentait bien » fin-avril/début-mai. Le haut niveau de la SUIR en mars et au début-avril avait permis à un bon nombre de saumons de printemps de remonter rapidement à tel point que certains furent capturés portant encore des poux de mer sur mes parcours à 25km de la limite de la marée. Ces poissons d’un poids variant de 5 à 10 kg et + sont les plus recherchés par mes clients car ils savent que chaque année, c’est toujours dans la SUIR que sont pris les plus gros saumons irlandais. Après quelques succès relativement modestes pendant le mois de mai, la petite crue du début juin changea toutes les données du problème et Jean-Jacques Chaumet, Guy Bourbon et Patrick Chalut, des amis auvergnats pêchant la  SUIR depuis plus de 20 ans firent « cartons pleins » en capturant 16 saumons (tous entre 5 et 9kg) à eux trois en 6 jours de pêche du 2 au 9 juin…La rivière baissant et se réchauffant chaque jour un peu plus, pendant les 3 semaines qui suivirent les prises devinrent progressivement moins nombreuses et les montées courtes, les tirées à vide et les décrochages de plus en plus fréquents.

  La sécheresse continua de sévir en Irlande pendant le reste de l’été à tel point que, dans la région agricole où je vis (sud de l’Irlande), les cultures furent moissonnées 1 mois en avance…

  La rivière à l’étiage et les eaux beaucoup trop chaudes ne permirent pas aux saumons d’entammer leur remontée vers leurs frayères et ils se cantonnèrent pendant des semaines dans les eaux saumâtres à la limite de la marée en amont de la vile de Carrick on Suir à tel point que lors de la 2èmecrue de l’année au mois de septembre (en règle générale la Suir est témoin d’au moins 5 petites crues par saison…) les nombreux saumons qui furent capturés par les pêcheurs locaux et par mes clients, bien que fraîchement montés dans la rivière, étaient déjà très colorés et les mâles étaient pratiquement tous déjà « bécards » !!!

  Conclusion :

  Si 2018 a permis aux irlandais d’avoir le « rare privilège » de prendre un maximum de coups de soleil et de consommer une quantité incalculable de lotions after-sun, de glaces et de bonnes pintes de bières fraîches…cette année restera pour tous les pêcheurs concernés une année à mettre au rebut dans les délais les plus brefs…

  Néanmoins, tout vrai pêcheur qui se respecte se doit de toujours rechercher le positif après avoir été témoin d’une situation inhabituelle comme celle qui vient d’affecter la Suir durant ces derniers mois. Et, s’il est indéniable que moins de saumons ont été capturés dans la rivière cette année, il a été néanmoins extrêmement rassurant d’avoir pu personnellement constater que la crue du mois d’octobre, tant attendue après la fermeture de la pêche fin septembre, a permis à un grand nombre de saumons jusqu’alors bloqués dans l’estuaire de commencer enfin leur remontée vers leurs frayères. On peut donc espérer que le frai sera excellent et que l’avenir de la pêche et des pêcheurs de cette superbe rivière sera définitivement « rose saumon ».

  C’est tout le bien que je nous souhaite… « 2018 est morte, vive 2019 ! » et à bientôt j’espère.  

   A voir le récit du séjour ,au mois de juin, de Clément sur son blog:http://clem-flyfishing.com/sejour-de-peche-en-irlande-sur-la-suir/

Cordialement

Jean Loup Trautner   

 

 

 

 

ACCUEIL

 

COURRIEL