lLES DERNIERES NOUVELLES DE LA PECHE SUR LA SUIR

Les dernières nouvelles de la pêche en irlande 2018.

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NEWS DE LA SUIR MARS 2018

 

panoramique de la suir


NEWS Mars 2018:   Les Mouches à Truite de la Suir de Mai à Septembre

   En 1995, j'avais écrit un article dans le magazine désormais défunt "Plaisirs de la Pêche qui commençait par cette assertion: "En théorie, la pêche à la truite ouvre le 1er mars en Irlande et bien que les hivers irlandais aient tendance à devenir de plus en plus doux et cléments, en pratique, il n'est guère raisonnable d'espérer pouvoir prendre quelques truites en sèche avant le 17 mars, jour de la Fête Nationale de la Saint Patrick". 

  En 2018, cette affirmation n'est désormais plus de mise. En effet, les changements climatiques importants qui affectent de nos jours la grande majorité de la planète n'ont certainement pas épargné l'Irlande. Une météo de plus en plus imprévisible alliée aux nombreux ouragans qui affectent  l'île pratiquement chaque hiver ont changé définitivement les données du problème.

  Cette météo de plus en plus incertaine a éventuellement forcé l'Irish Fishery Board à repousser depuis plusieurs années l'ouverture de la pêche à la truite et au saumon au 17 mars sur la plupart des cours d'eau irlandais. Néanmoins, cette date est à mon humble avis encore bien trop précoce pour espérer pêcher la truite à la mouche avec une bonne chance de succès en Irlande. C'est pourquoi, par souci d'honnêteté envers mes clients, je ne commence chaque année ma saison de pêche qu'au 1er mai, période à laquelle une grande rivière comme la Suir a eu nettement plus de temps pour se réchauffer et de ce fait permettre aux moucheurs de pêcher la truite en sèche et en nymphe dans de bien meilleures conditions.

  Si elles sont désormais décalées dans le temps, les éclosions sur la Suir sont toutefois restées quasiment identiques. Début-mai, les premiers insectes intéressant les truites sont les Grandes Olives sombres (Baetis rhodani) qui réjouissent tout autant le pêcheur que les farios sauvages de la rivière. Ces éclosions massives de rhodani sont plus fréquentes aux "heures chaudes" de la journée ( à cette époque en Irlande de 11h du matin à 4h de l'après-midi). Ensuite viennent les premières éclosions d'éphémères bleu de fer (Baetis pumilus, Baetis niger), petites olives sombres dont les truites raffolent et qui produisent souvent des séances de pêche mémorables. Les locaux, pêchant en grande majorité en noyée avec un train de 3 mouches utilisent souvent à cette époque des Orange Partridge imitant sans doute la nemoure précoce (Protonemura meyeri), des Greenwell imitant la Rhodani et des March Brown imitant la Brune de Mars de chez nous. Très près des rives dans la journée des imitations de chironomidés (Midges) peuvent aussi produire de nombreux poissons en sèche. C'est alors le moment d'utiliser vos petites émergentes en cul de canard ou en oreille de lièvre (hameçons 18/20) ainsi que des imitations de gammares (Gammarus pulex) et de grandes nymphes lestées pêchées profondément qui tentent souvent de fort beaux poissons refusant systématiquement de prendre vos artificielles en surface.

  La fin du mois de mai et le début-juin sont salués par de nombreuses éclosions d'olives moyennes (Baetis buceratus, Baetis tenax), d'éphémères pâles (centropilum luteolum, baetis fuscatus) et d'olives à ailes bleues , la fameuse BWO (Ephemerella ignita). Les premiers trichoptères (Phryganea grandis, phryganea striata, Rhyacophila dorsalis etc.) suivent de près prolongeant l'activité de surface jusqu'à très tard dans la soirée, apportant avec eux la promesse de ces fameux " coups du soir" qui ont fait la réputation de la Suir.

  En ce début de saison, les poissons sont relativement assez facile à leurrer. Néanmoins, la bonne volonté des farios sauvages locales est de courte durée, très vite les poissons reprennent leur méfiance instinctive. La richesse et la variété de leur alimentation améliore de jour en jour leur condition physique et la qualité de leur défense, qui, aux dires de nombre de mes clients, devient alors souvent exceptionnelle, à tel point que très rapidement  le nombre de leurs captures devient directement proportionnel à l'efficacité de leur technique...

  Les artificielles françaises obtiennent toujours d'excellents résultats en Irlande, aussi n'oubliez-pas de vous munir de Tricolores, de Peutes, d'émergentes en cul de canard et en oreille de lièvre de toutes sortes, d'Altières et de mouches à ombre qui pourront parfois vous éviter la bredouille pendant les journées ensoleillées. Etant souvent obligé de pêcher avec des pointes de bas de ligne en 10/100ème, essayez de ne pas monter trop de mouches à ailes rigides qui vrillent trop souvent les nylons de petits diamètres.

  Les mois de juin, juillet et souvent le mois d'août, si le niveau de la rivière n'est pas trop bas, sont sans aucun doute les meilleures périodes pour la pêche à la mouche en sèche sur cette rivière. 

  Sur les eaux des grandes rivières assez profondes comme la Suir, l'activité des truites et celle de la micro-faune présentes dans la rivière est intimement lié aux variations de température du milieu aquatique au sein duquel elles évoluent. En fin de printemps et pendant l'été, le nombre grandissant de journées chaudes favorise la croissance des herbiers, améliorant d'autant le gîte et le couvert des proies et des prédateurs. De ce fait, les éclosions deviennent de plus en plus fréquentes, plus soutenues et aussi plus variées. Les crépuscules tardifs et la proximité relative du cercle polaire (nuits très claires) permettent ainsi de pêcher en sèche jusqu'à une heure avancée de la soirée (23h et plus…la pêche de nuit est autorisée en Irlande)

  Il est nécessaire d'avoir été le témoin privilégié d'un vrai coup du soir sur la Suir pour bien se rendre compte de l'incroyable richesse de cette rivière. Certains soirs l'activité en surface est affolante, et la densité et la variété des éclosions successives déclenchent chez les poissons une frénésie stupéfiante. Toutefois, bien souvent, l'impressionnante densité de poissons se nourrissant activement en surface et la qualité des résultats de votre pêche sont curieusement inversement proportionnels... En effet, si, pendant ces soirées magiques il est fort possible de leurrer un grand nombre de truites, il est aussi fort probable que vous serez, à un moment ou à un autre, victime d'un "capot" retentissant, d'autant plus cruel que vous aurez souvent très bien pêché pendant plus d'une heure totalement encerclé par une cinquantaine de gobages avides...

  L'une des raisons majeures de ces cuisantes bredouilles est directement liée à la pertinence de la sélection de vos artificielles. Bien que n'étant nullement sur-pêchés sur les 14km de parcours privés que je gère, (je ne reçois qu'une centaine de clients par saison) il est très courant d'avoir affaire à des poissons très actifs mais néanmoins extrêmement sélectifs même au plus fort des éclosions. Il n'est pas rare, en été, d'être le témoin d'éclosions simultanées de 3 ou même de 4 types de phryganes de tailles et de tonalités totalement différentes. Certains poissons semblent alors s'installer exclusivement sur l'une de ces éclosions à l'exclusion de toutes autres, et dans ce cas précis seul le choix d'un modèle d'artificielle exact fera l'affaire. Si une phrygane grise est sur le menu, il est inutile de présenter une phrygane cannelle ou noire car vous ne feriez alors que quelques prises de truitelles imprudentes... Par contre, le bon choix de couleur et de taille et une technique sans faille vous permettra sûrement à un moment ou à un autre de vous faire un gros plaisir.

  Fin juillet et surtout au mois d'août, les truites ne sont vraiment actives en surface que très tôt le matin, en fin d'après-midi et surtout le soir, période magique pendant laquelle les grosses farios sauvages, se nourrissant la plupart du temps au fond et dans les herbiers, se laissent souvent tenter par quelques trichoptères se débattant en surface. Bien que jamais énormes,( la plus grosse truite prise par un de mes clients sur un sedge en sèche à 23h30 pesait 3,8 kg), les poissons de 2 et 3 livres de la Suir sont incroyablement combatifs et comme vous pourrez vous en rendre compte par vous-même... les casses sont fréquentes…

  Le mois de septembre est un mois capricieux pour la pêche à la truite sur la Suir. L'approche de l'équinoxe avec ses vents plus violents qu'à l'ordinaire rend les lancers plus difficiles et donc moins précis. C'est le mois idéal pour pêcher à la mouche sous la surface (nymphes lestées ou non et mouches noyées) avec dans son arsenal plusieurs types de soies qui vous permettront de présenter correctement vos artificielles à des niveaux différents. Je préconise de s'équiper au minimum d'une soie à pointe plongeante, d'une soie intermédiaire et aussi d'une soie plongeante S2 ou mieux S4 afin de pêcher les pools plus profonds où se postent généralement les plus grosses truites.

  La Suir est sans aucun doute la destination de pêche en Irlande où l'on peut encore obtenir très souvent des résultats impressionnants. Cette superbe rivière testera votre matériel, votre technique, la qualité de vos montages mais aussi sans aucun doute votre patience et votre détermination. Toutefois, ne soyez pas autrement surpris si à un moment ou à un autre durant votre séjour, les farios locales ne vous décernent un zéro pointé…quarante ans plus tard... cela m'arrive encore régulièrement…et c'est tant mieux, car ça m'évite de devenir blasé et donneur de leçons comme le font sans vergogne certains "chapeaux à plume" de mes connaissances…

A vos étaux et à bientôt.

Cordialement

Jean Loup Trautner   

 

 

 

 

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