lL'ARTICLE DU MOIS DE FEVRIER 2012

Les dernieres nouvelles de la peche en irlande.

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FEVRIER 2012 : LES DERNIERES NOUVELLES DE LA PECHE SUR LA SUIR : FEVRIER 2012

.Voici les nouvelles réglementations pour la pêche du saumon et de la truite de mer sur la rivière Suir pour la saison 2012 :

*La pêche de la truite de mer et du saumon sur la Suir sera ouverte le jour de la Saint Patrick le 17 mars 2012.

*Du 17 mars au 11 mai 2012, seule la pêche en « No Kill » sera autorisée. Seules les mouches à hameçon simples et sans ardillon seront utilisables, de même la pêche au lancer ne sera autorisée qu’en utilisant des hameçons simples. La pêche au ver n’est pas autorisée et ceci jusqu’à la fermeture le 30 septembre 2012.

*Du 12 mai au 30 septembre 2012 les pêcheurs seront autorisés de conserver 3 saumons bagués s’ils le désirent. Le coût 2012 de la Licence Saumon- Truite de mer pour la pêche sur la Suir est de 40 €, valable pendant 3 semaines et 3 bagues bleues vous seront données en même temps que ce permis. Néanmoins, il sera toujours obligatoire de pêcher avec des hameçons simples (mouche et cuiller) et sans ardillon et la pêche du saumon ou de la truite de mer au ver est interdite.

*Une bonne nouvelle pour les saumons de la Suir...C’est confirmé, aidée par les eaux fortes de Novembre et Décembre, la nouvelle « passe à poissons » construite cette année à Clonmel s’est avérée très efficace et les rivières de reproduction du saumon en amont de cette ville se sont remplies rapidement. La météo ayant été très clémente pendant tout le début de l’hiver irlandais, les grosses femelles reproductrices (les fameuses « Late Harvesters ») ne sont arrivées que très tardivement sur les frayères et à ce-jour, de nombreux poissons sont encore en fin de reproduction.

*La décision de n’autoriser que la pêche No-Kill jusqu’à la mi-mai permettra sans aucun doute à de nombreux(ses) ravalés(ées) de pouvoir rejoindre l’océan sans encombre et d’avoir toutes les chance d’entreprendre un jour une autre remontée de la Suir avec en prime quelques kilos de plus pour le bonheur de tous.

*Les remontées dans tous les tributaires de reproduction de la Suir ont été très encourageantes et de nombreux poissons dépassant largement les 20 livres ont été régulièrement observés (par moi-même et de nombreux enthousiastes) mais aussi (par les gardes de pêche de la South Fishery Board) sur de nombreuses frayères des Comtés de Tipperary et de Waterford et l’avenir de la Suir semble désormais assuré et la saison 2012 devrait être mémorable (prendrais-je enfin mon 30 livres après 34 saisons d’espoir ? qui vivra...verra !)

*Je suis en train de terminer un article avec fiches de montages sur mes mouches à saumon 2011 montées avec des corps en vernis à ongles multicolores qui se sont avérées très prenantes (et très solides !) la saison dernière. La pêche étant limitée avec des mouches à hameçon simple je vous conseille de monter aussi celles équipées avec des petits émerillons qui m’ont permis de ne décrocher qu’un minimum de poissons en 2011. Cet article sera en ligne probablement vers la mi-février.

 *Pour les pêcheurs qui ont décidé de se « lancer au saumon » en 2012, je leur conseille vivement de lire l’excellent article rédigé par Daniel un des membres du « Club des Saumoniers » et qui traite du choix du bon matériel pour la pêche de ce poisson sur la Suir et ailleurs... Article du club des Saumoniers

lL'ARTICLE DU MOIS DE MARS 2012

                                           La Truite à la Mouche en IRLANDE

Les artificielles Françaises au Top-Niveau

   Partant d’un principe qui a fait largement fait ses preuves « qu’on ne change pas une équipe qui gagne », la grande majorité des pêcheurs irlandais continue encore de nos jours, à utiliser des mouches datant souvent du siècle dernier. Si ce choix se justifie encore lorsqu’ils pêchent en noyée les têtes de courant au « coup du soir », il devient problématique, en période estivale, lorsqu’ils cherchent, pendant la journée, à attaquer en sèche ou en nymphe  les nombreuses truites actives sur de très petits insectes.

   Malheureusement, les temps ont bien changé depuis Skue, Sawyer, Kite et Kingmill-Moore etc. Victimes d’une pression de pêche plus importante, les truites irlandaises sont devenues peu à peu plus sélectives et les artificielles hyperréalistes britanniques ne sont plus désormais dans le Top 10 du hit parade des rivières irlandaises.

   La bonne nouvelle pour nous, pêcheurs del’Hexagone, est que l’Ecole Française a désormais  supplanté son homologue britannique comme le prouvent  les excellents résultats obtenus chaque année par les moucheurs français sur les lacs et les rivières irlandaises.

   Loin de vouloir relancer une nouvelle « Querelle des Anciens et des Modernes », cet article a pour seul but d’éclairer la lanterne des pêcheurs français et francophones qui envisagent un jour de venir faire un  séjour de pêche à la mouche en Irlande. Gérant depuis plus de 25ans 14km de parcours de pêche privés sur la SUIR en Irlande, la grande majorité de mes clients me demandent chaque année ce qu’ils doivent emporter dans leurs innombrables boites de mouches personnelles ou bien s’il est possible de s’approvisionner sur place.

   Il semblerait logique que les artificielles« qui donnent» sur les rivières avoisinantes soient faciles à obtenir dans les magasins de pêche locaux. Et bien non ! Paradoxalement, plus concernés par la pêche du saumon et de la truite de mer, ces derniers ne semblent stocker qu’une grande majorité d’artificielles datant de la grande époque Victorienne.

   Si les noms célèbres sont toujours magiques… Wickham Fancy, Greenwell Glory, Tup’s Indispensable, Pheasant Tail, Sherry Spinner, j’en passe et des meilleures…il n’en reste pas moins vrai que ces artificielles désuètes sont en passe de devenir peu à peu obsolètes sur les lacs et les rivières irlandaises.

   Les raisons de cette perte de popularité notoire sont multiples. Rigides et bien souvent trop fournies, ces artificielles ont été peu à peu détrônées par l’avènement d’une multitude d’artificielles françaises passe-partout utilisant des matériaux plus légers, plus souples et plus imperméables et cherchant plus à suggérer la silhouette générale d’un insecte qu’à  en  imiter précisément la morphologie exacte.

   Bien que bien moins agressés et mieux protégés que la grande majorité de nos cours d’eau européens, les rivières et les lacs irlandais sont néanmoins sujets à une évolution constante. L’immobilisme à la pêche, comme dans toutes autres disciplines sportives, est toujours néfaste. La plupart des pêcheurs de truite irlandais en sont un exemple frappant. Se rendant le plus souvent sur la rivière que longtemps après le coucher du soleil, pratique d’ailleurs parfaitement légale dans ce pays, ils pêchent presque exclusivement  en mouche noyée alors que la rivière semble être en ébullition. Leur manque de succès en sèche, malgré cette multitude de gobages, s’explique à mon avis par le choix des artificielles anglaises qu’ils privilégient et aussi par le diamètre trop important des pointes qu’elles imposent.

   En effet, de nos jours, pour bien réussir en sèche sur les grandes rivières calcaires du sud de l’île, il est primordial d’être imaginatif et persévérant. Il est satisfaisant de noter qu’à ce petit jeu, les moucheurs français s’en sortent plutôt mieux que la moyenne. Déçus par la pauvreté des eaux nationales, souvent superbes mais sur-pêchées et la plupart du temps gérées par des incompétents, les pêcheurs de l’Hexagone ont fait de l’Irlande l’une de leurs destinations de pêche favorites.

   Ceux qui ont découvert mes parcours de pêche privés de la Suir, dans le Comté du Tipperary, ont vite réalisé que les truites sauvages  de cette fameuse rivière refusent la plupart du temps la grande majorité  des montages anglo-saxons traditionnels. Sans aucun doute affûtés par la pratique en pleine lumière sur des rivières peu généreuses, ils obtiennent très souvent des résultats  impressionnants qui font désormais beaucoup d’envieux parmi les « vieilles mains du cru… »

   Il semblerait que leurs montages légers, vaporeux et aérés soient définitivement plus évocateurs aux yeux des farios sauvages irlandaises que la rigidité symétrique et statuesque des montages britanniques. « Un bon coup d’œil valant mieux qu’un mauvaise impasse… » comme disait un joueur de bridge réputé… Il suffit de se pencher sur la surface d’une rivière pendant une éclosion, pour se rendre compte que loin d’être une « succession de petits bateaux dérivants dans le courant,  la voile au vent » comme le déclare le cliché bien connu, la réalité tient d’avantage du « Radeau de la Méduse de Géricault » que d’une régate de la Coupe Louis Vuitton.  En effet, le nez sur la surface, on s’aperçoit bien vite que beaucoup  de ces petits voiliers ont dessalé et que la majorité des insectes  en train d’éclore sont  à moitié collés dans le film de l’eau et cherchent frénétiquement à se libérer de leur exuvie. Les truites  se gavent en priorité de ces proies faciles mieux imitées par nos mouches nationales (en particulier les émergentes en CDC)

   Cette constatation se vérifie tout au long de la saison de la pêche à la mouche de la fin-avril jusqu’à la fin-septembre et l’expérience prouve qu’il est totalement inutile de stoker tous les modèles imitant toutes les mouches naturelles qui éclosent sur une rivière donnée pour « faire pêche ». En effet, seules quelques espèces bien représentées intéressent réellement le pêcheur à la mouche pendant la saison de pêche sur la Suir. Lesconnaître et en posséder des imitations correctes dans sa boite à mouche et... le « tour est à moitié joué… »

   Sur la Suir, les premières activités de surface importantes du début du printemps sont généralement le résultat d’éclosions massives de Rhodani d’hiver (baetis rhodani) aux heures chaudes de la journée (10h/17h). Si une Large Dark Olive peut souvent faire l’affaire, un CDC olive foncé relativement peu fourni donc plus facile à sécher et  monté en émergente ou en sèche sur un hameçon de 14 est nettement plus facile à lancer que l’imitation anglaise à ailes rigides correspondante. De même, un simple montage palmer (genre Tricolore de Bresson) olive foncé, gris acier et olive moyen donne aussi de très bon résultats. Le mois de mai voit l’arrivée progressive de l’Ephémère bleu de fer (baetis pumilus, baetis niger)  et aussi de l‘Olive Moyenne (baetis bucceratus, baetis vernus). Là encore, les Iron Blue Dun et les Medium Olive ont du mal à s’imposer par rapport à la fameuse Devaux 929 (h16) et les Devaux A4  qui semblent totalement convaincre les farios de la rivière. Notons encore que des petits CDC olive moyen et gris foncé (h16) font souvent la différence lorsque les journées venteuses rendent l’usage des modèles anglo-saxons trop fournis peu efficace.

    Avec l’arrivée du mois de juin, les activités de surface durant la journée pêche augmentent très sensiblement. Les éclosions diurnes sont surtout celles de simulies ( simulium), de chironomes divers (buzzers), des fameux Midges anglais (hilara maura), Black Gnat (bibio johannis), de la Mouche de la St Marc(bibio marci). Tous ces insectes, souvent microscopiques, imités par les Black Gnat, Silver Black, Hawthorn Fly, peuvent être avantageusement remplacés par des micro CDC noirs, gris, blanchâtre montés sur des hameçons de 18/20 voire 22 mais aussi par des petites Altières (h18/20), des petits palmers noirs et gris et des petites émergentes en oreille de lièvre (h 18/20). Pour plus de détails sur ses micros mouches, je vous renvoie à mon article « les  bêtes noires de l’été irlandais » publié dans le n° ???? du « Moucheur »

   Pendant ce mois, les merveilleux « coups du soir » qui ont fait la réputation de la Suir commencent pratiquement toujours par des éclosions massives de BWO, la reine des mouches des rivières calcaires irlandaises, l’incomparable Olive à ailes bleues (ephemerella ignita). Chaque année l’apparition de cette mouche sur la Suir est  responsable de « paniers » quasiment incroyables de nos jours mais aussi de « capots retentissants ». En effet, la densité incroyable des éclosions rend souvent les truites extrêmement sélectives. La nécessité d’avoir à  pêcher légèrement en dessous de la surface sous en émergente, dans le film en « mouche mouillée » et sur la surface en sèche (à l’état de sub-imago, d’imago et de spent) complique d’autant le problème posé. L’expérience renouvelée chaque année prouve que les imitations anglaises comme la BWO et la Sherry Spinner donnent de bien moins bons résultats qu’une petite Olive en CDC à corps verdâtre H16/18 (BWO sub-imago) au crépuscule et une petite Spent Olive à corps rouge brun foncé H16/18(BWO imago) dès que la nuit est tombée.

   Pour leurrer régulièrement les truites sauvages de la Suir, toujours méfiantes, au début du « coup du soir » il est essentiel d’utiliser de longs bas de ligne (3.5m minimum) se terminant par des pointes très fines (10/12èmes maximum). Pendant les lancers, les mouches à ailes britanniques vrillent aisément ces pointes très fines. Les imitations françaises nettement moins fournies et beaucoup plus légères évitent ce problème irritant et sont définitivement  un « must » pendant les éclosions crépusculaires d’ignitas.

    Malgré toutes ces précautions, lorsque les truites dédaigneront vos lancers ¾ amont, il sera fortement recommandé de les attaquer avec des lancers ¾ aval qui vous permettront de présenter  votre artificielle avant votre bas de ligne. A ce jeu délicat…il est important de noter au passage que les résultats seront toujours proportionnels à votre technique…

   Pendant les mois estivaux (juin/juillet/août) ces éclosions d’Olives à ailes bleues sont souvent suivies par des éclosions nocturnes de phryganes de toutes sortes : la grande phrygane rouge (phryganea grandis), la phrygane cannelle (limnophilus lunatus), la petite phrygane à corps vert (ryacophila dorsalis ) et la phrygane noire (brachycentrus subnubilus). Ces insectes sont eux aussi mal imités par les artificielles anglo-saxonnes rigides et aux ailes et antennes souvent vernies (Grannom, Cinnamon Sedge, Silver Sedge Caperer, Green Sedge, Welshman’s Button) imposant l’utilisation de pointes en nylon de diamètres importants (18 /100èmes et +) afin d’éviter le vrillage. Les modèles français montés avec des ailes en CDC ou bien en poils de cervidés sont  beaucoup plus efficaces et causent nettement moins de « perruques » désastreuses qui mettent généralement fin à bon nombre  de vos « coup du soir ». Durant les massives éclosions nocturnes, la taille de ces phryganes peut varier de quelques millimètres à plusieurs centimètres et aucune artificielle de ma connaissance n’imite mieux les micros sedges qu’une petite Peute montée sur un hameçon de 18. D’autres insectes jouent aussi un rôle important dans l’alimentation estivale des farios locales. Pendant la journée les petits éphémères pâles (centropilum luteolum) , les Small Spurwing des anglais et en début de soirée l’apparition des éphémères pâles du soir (cloëon rufulum) imités par les fameux Pale Evening Dun et Tup’s Indispensable d’Outre-Manche sont souvent responsables de montées impressionnantes. Là encore, les  A4, 74 CA et 917 de Devaux donnent d’excellents résultats. De même des CDC gris clairs et même totalement blancs (corps et ailes)sur hameçons de 16/18 sont souvent le bon choix lorsque les truites se gavent  de ces olives claires. 

   Pendant le mois de septembre, les jours raccourcissant  rapidement, la pêche diurne donne de très bons résultats. La température se rafraîchissant, les « coups du soir » nettement plus courts, deviennent beaucoup plus aléatoires. Pendant la journée, comme si elles pressentaient la proximité de la relative disette hivernale, les truites sont  généralement très actives sur une multitude de petites olives de toutes sortes et sur des chironomes et des simulies aisément imités par de petits CDC grisâtres, noirs et verdâtres montés sur des hameçons de 18 et 20. La BWOest toujours présente sur la rivière mais les éclosions de phryganes se raréfient vers la fin du mois. La fin septembre signale la fermeture de la pêche à la truite en Irlande. Cette date qui semble prématurée pour certains est en fait parfaitement logique. En effet, la saison de la fraie s’approchant rapidement, la grande majorité des géniteurs migre lentement vers les petits affluents de reproduction. Temporairement privée de ses gros poissons, la Suir ne présente plus alors le même intérêt pour nous autres pêcheurs à la mouche.

 Ce bref  témoignage  du succès obtenu par les artificielles françaises sur les rivières et les lacs irlandais nous permet de pouvoir pousser un « cocorico » rassurant  et chauvin à souhait.

   Et si d’aventure, l’Irlande vous tente, une visite dans un magasin de pêche bien achalandé près de chez vous s’impose… ou, mieux encore, quelques heures passées à votre étau de montage  vous éviteront bien des vicissitudes une fois sur place…Pour plus de détails, concernant la pêche sur la Suir dans le Sud de l’Irlande, je vous invite à découvrir dans mon site un maximum d’informations qui vous seront utiles à bien préparer votre futur séjour de pêche dans ce pays.

Tight Lines!  Jean Loup Trautner

Dans l’immédiat, je reste à votre entière disposition si vous désirez recevoir des renseignements supplémentaires (Pêche, chasse, tourisme, activités annexes, etc.) Tel maison (de France) 00 353 52 32497  Portable (de France) 00 353 86 817 60 55

Courriel : jeanlouptrautner@eircom.net

A bientôt j’espère, le plaisir de faire votre connaissance en 2012.

Cordialement vôtre.
JEAN-LOUP TRAUTNER

 

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